L’étiont dux, Gus et pi ine aute arou. Comme l’allions vornucer à l’Aguion, l’avont passé par Triaize.
T’sais bé s’qu’o l’est, l’nous a fait rigoler bé des fouais Gus, mais y’a aussi bé d’autes foués que l’frait biaco mu d’rin dire.
Torjou est-y qu’en travorsant Triaize, l’a croiseille ine bounfemme qu’était d’vant chez elle. L’savait bé avour qu’l’était, mais l’a v’lu faire l’malin. Alors le l’a accosté, pi l’y a d’mandé « Qu’est t’o qu’o l’est t’cho village, y sais pas avour qui sé ? ». La bounfemme li a répondu « O l’est Triaize ! ».
O l’était ine joureille où qu’ o f’sait un bia soulaille, l’aviont borvochés pas que l’ève, l’avions pu soué, l’étiont ébroi. L’a dit à la bounfemme « Triaize, est’o pas l’pays d’aux ânes ? ».
L’crayait qu’o aller rester d’même, mais v’la t’y pas qu’à l’y a répondu « Ouais, o l’est l’pays d’aux ânes, mais y’en a biaco plus qui passant qu’y’en a qui restont ! ».
O l’est cholà qu’était avec li qui m’au z’a raconté.
(D’après une histoire véridique des années 50)
Christian GIRAUDET, pour la Rédaction
Traduction :

Le pays des ânes
Ils étaient deux, Gus et puis un acolyte. Comme ils allaient trainer à l’Aiguillon, ils ont passé par Triaize.
Tu sais bien ce que c’est, il nous fait souvent rigoler Gus, mais il y a aussi d’autres fois où il ferait beaucoup mieux de ne rien dire.
Toujours est-il qu’en traversant Triaize, il a croisé une bonne femme qui était devant chez elle. Il savait bien où il était, mais il a voulu faire le malin. Alors il l’a accosté, et il lui a demandé « Comment se nomme ce village, je ne sais pas où je suis ? ». La bonne femme lui a répondu « C’est Triaize ! ».
C’était une journée où il y avait un beau soleil, ils n’avaient pas bu que de l’eau, ils n’avaient plus soif, ils étaient bien étanchés. Il a dit à la bonne femme « Triaize, c’est pas le pays des ânes ? ».
Il croyait que ça aller en rester là, mais voilà qu’elle lui répond « Oui, c’est bien le pays des ânes, mais il y en a beaucoup plus qui passent qu’il y en a qui restent ! ».
C’est celui qui était avec lui qui me l’a raconté.